Textes
Nishioka Tsuneo Sensei
        Note Liminaire et Avertissement concernant la Rubrique « Expressions Personnelles » 
 
La présente rubrique « Expressions Personnelles » regroupe différentes contributions personnelles, qui proviennent de membres de Gi-Yô-Shin Dôjô. 
Afin d’éviter tout risque d’amalgame, cette rubrique spécifique est volontairement présentée à part des textes « de fond » traitant de nos disciplines martiales (Nishioka Tsuneo Sensei, Pascal Krieger Sensei), ainsi que de toutes les autres rubriques « collectives » présentes sur notre site de Gi-Yô-Shin Dôjô.
Il s’agit bien ici d’une sorte de « Tribune libre », permettant à un membre de Gi-Yô-Shin Dôjô de
« partager » sur un sujet particulier qui lui tient à coeur, en lien avec nos disciplines.  
Ce partage-plaisir pourra alors prendre toutes sortes de formes écrites, essai, réflexion, retour d’expérience personnelle, poème, haiku, dessin humoristique, etc.  
Chaque contribution personnelle n’engage ainsi que son auteur.

Pascal Krieger Sensei
Thème pour la Saison de Budō 2022-23 Gi-Yô-Shin Dôjô
Tiki Shewan Sensei
L’adaptation – S’adapter
Vicente Borondo Sensei
Jean-Claude
Gilles Tache Sensei
. L’adaptation est une notion répandue et utilisée dans plusieurs disciplines telles que la biologie (une définition lapidaire de H. Laborit : « Est adapté, un être vivant »), la climatologie, la géographie, la psychologie, l’anthropologie, etc.
 
. En Budô comme en Bujutsu, la faculté d’adaptation est essentielle et omniprésente.
  
. L’adaptation est à la fois un processus de transformation permettant de mieux répondre à une situation, ainsi que le résultat de ce processus caractérisant la capacité à bien répondre à une situation. La recherche du Budoka dans sa pratique se concentre essentiellement sur le processus, le fameux « Chemin ».
Loris Petris
Expressions personnelles
Junnô – « accepter le courant de l'eau » 
Calligraphie de Pascal Krieger Sensei 

. Différents points clefs peuvent intéresser le Budoka dans la pratique de sa discipline. 
              . Accepter totalement la Réalité, ce qui est, ce qui advient au présent. 
              . Être spontanément dans l’instant, intuitivement ; la réponse intuitive donnée n’étant, je
                pense, que le résultat des heures d’entraînement et d’expérimentation. 
              . Être « disponible », ouvert à toutes les sollicitations, à l’imprévu. 
              . Être « attentif », en restant ouvert aux perceptions de tous ordres. 
              . Être « plastique », souple de corps et d’esprit et résilient. La flexibilité et la capacité à
                se déformer et à se transformer, facilitent l’adaptation, à l’inverse de la rigidité.  
              . Optimiser l’énergie – Sei Ryoku Zen Yô – Dépenser un minimum d‘énergie pour un
                maximum d’efficacité.
              S’adapter au Monde, trouver sa place dans l’Univers. Deux approches différentes existent, se
              couler dans le monde (Wu Wei, le non-agir), ou bien "transformer", agir sur soi-même ou sur le
              monde pour qu'il colle à ses attentes, à ses désirs.
. Qu’est-ce qui limite ou empêche l’adaptation d’une personne ? 
               . les limitations physiques et mentales. 
               . le désir personnel et sincère de s’adapter et/ou la volonté d’agir. 
               . les habitudes, avec la reproduction des schémas connus et le fait de rester « au chaud »
                 dans sa zone de confort.
. Dans le domaine du Budô, la question « Pourquoi s’adapter ? » n’est pas très pertinente. En effet, par nécessité, il semble bien qu’il faille sans cesse s’adapter… et à de nombreux éléments… à son environnement, à son partenaire, à son propre corps, à ses divers émotions et sentiments, à son arme, à l’étiquette du lieu, à son enseignant, à la forme travaillée, à son niveau de compréhension,… à l’imprévu.
 
. Plus intéressantes, sont donc les réponses, diverses et personnelles, que l’on peut apporter à la question « Comment s’adapter ? ». Quelles sont donc les capacités nécessaires ou indispensables pour acquérir ou développer ce savoir-être, qui permet de s’adapter à ce monde impermanent ?
 
. La disponibilité à ce qui se présente ici et maintenant me semble être une capacité primordiale pour travailler l’adaptation. Elle nécessite une forme de lâcher-prise physique et mental, capacité à développer et affiner dans la pratique du Budô comme de la méditation par ailleurs.
 
. Le goût de l’effort est une seconde faculté, une vertu, qui me semble nécessaire pour accompagner ce travail long et fastidieux que représente le processus de l’adaptation. Ces efforts engagés et cet investissement au travers des heures d’expérimentation et d’exploration de différentes situations martiales pourront alors, associés à la disponibilité, permettre peut-être la transformation.